Ecoattitude2com publie depuis 5 ans les baromètres d’éco-responsabilité de la communication des collectivités locales établis sur la base de critères d’éco-conception qui permettent aux élus et communicants des collectivités locales d’identifier les pistes de progrès vers une communication de Transition Ecologique.
14 critères permettent de scanner la mise en œuvre effective de solutions éco-responsables dans les choix de communication opérés. Le premier critère étudié est le le poids donné à la communication digitale considérée par ecoattitude2com comme défavorable en matière de Transition Ecologique du fait essentiellement de la consommation énergétique des serveurs et du bilan défavorable en matière d’Analyse du Cycle de Vie (ACV).
Sont ensuite analysés les éléments constitutifs de la principale publication de chaque collectivité en matière de consommation énergétique et de ressources naturelles (eau, bois/papier aspects recyclage et certification de provenance de papier), d’impact sur la biodiversité et la santé (produits chimiques, hydrocarbures et émissions), de réduction des déchets (recyclage, plastiques, colles, vernis, pelliculages) et distances parcourues entre la papeterie, l’imprimerie et la zone de diffusion.
Le baromètre 2025 des départements montre clairement un manque de connaissance ou de volonté de mettre en œuvre des solutions de Transition Ecologique au niveau de la communication des Conseils Départementaux
En effet, le baromètre 2025 montre que sans un engagement courageux des élus ou des directions de la communication en faveur de la Transition écologique, les choix de communication sont effectués sur des critères subjectifs mettant une priorité en avant « la réalisation d’un beau magazine » perçu comme un outil de promotion de l’action politique au détriment des critères de coût et de Transition Ecologique.
La Transition Ecologique implique un renversement des valeurs : les critères éco-responsables doivent passer avant les choix personnels, subjectifs et de valorisation. C’est par ailleurs une règle constitutive de l’intérêt général qui ne devrait pas être si compliquée à mettre en œuvre pour des élus.
Parmi les 91 Conseils Départementaux analysés, seuls 7 présentent une notation conforme à ce que nous pourrions en attendre en matière de Transition Ecologique. Ce sont les Ardennes, l’Eure, la Dordogne, le Lot-et-Garonne, la Haute-Loire, l’Ardèche et le Gard.
Suivent 10 Conseils Départementaux situés juste au-dessus du niveau zéro de l’engagement éco-responsable.
74 Conseils Départementaux affichent un niveau égal ou très inférieur à zéro avec notamment 17 que nous ne pouvons que considérer comme climato-sceptiques tant le manque d’intérêt pour les solutions éco-responsables est patent au point de ne même pas utiliser un papier certifié, d’emballer leur magazine sous film plastique ou d’imprimer à plus de 800 kilomètres de distance sur des rotatives hors d’âge avec des encres minérales et un prépresse utilisant encore des additifs chimiques.
Les plus mauvais élèves du classement sont les Conseils Départementaux du Lot, de la Savoie, des Pyrénées Atlantiques, de l’Aveyron, de l’Ariège et du Tarn-et-Garonne dont je ne peux qu’observer que ce sont justement des départements dont les habitants sont particulièrement soumis aux impacts du réchauffement climatique.
Nous ne pouvons que formuler le vœu qu’au-delà des discours, ceux qui « agissent en responsabilité » prennent les leurs en matière de communication.
Paradoxalement le format journal progresse face au format magazine mais il n’est pas toujours éco-responsable parce que le job est fait à moitié.
En effet, ceux qui s’intéressent au sujet s’aperçoivent qu’il est moins couteux d’imprimer un journal qu’un magazine. Certains Conseils Départementaux et Régionaux ont récemment fait le choix du format journal pour cette raison, sans pour autant basculer dans la Transition Ecologique en conservant un papier glacé, non recyclé et parfois même pas certifié, une impression avec sécheur, chimie, encres minérales. La publication finalisée est un ersatz de journal, une imitation de publication éco-responsable, plus proche du prospectus parce qu’aucun journal ne s’imprime sur du papier glacé.
Le format journal est un format adapté à l’impression sans sécheur qui seule est capable de proposer une impression économe en énergie, un approvisionnement constant en papier recyclé et certifié, la suppression de la chimie, des émissions de Gaz à Effet de Serre et de COV, la suppression des colles, vernis et une forte réduction voire la suppression de la consommation d’eau et d’additifs chimiques.
Et le format journal est la formule de media papier la plus économique qui existe parce que c’est un format conçu industriellement pour être au coût le plus bas possible, la priorité étant donné au contenu plutôt qu’au contenant.
Consultez les fiches des Conseils Départementaux
Philippe Ledard
Les baromètres 2025 des Villes, EPCI (Communauté de Communes, d’Agglo, Métropoles), Régions seront publiés au fur et à mesure. Nous pouvons déjà annoncer qu’ils permettent de déceler une plus forte implication des préoccupations environnementales de la part des maires et des présidents des petites et moyennes EPCI.