Face aux défis environnementaux et économiques actuels, les marchés publics se positionnent comme un outil incontournable pour promouvoir l’économie circulaire. Les collectivités locales, en tant qu’acteurs-clés de la commande publique, ont un rôle stratégique à jouer pour intégrer des pratiques durables dans leurs procédures d’achat. Ce processus repose sur une approche innovante et transversale qui combine performance économique, réduction des impacts environnementaux et soutien aux initiatives locales.
L’économie circulaire : un cadre adapté aux marchés publics
L’économie circulaire repose sur des principes visant à réduire le gaspillage des ressources, prolonger la durée de vie des produits et encourager leur réutilisation. Dans le cadre des marchés publics, ces principes trouvent une traduction concrète à travers différents leviers, tels que l’incorporation de clauses environnementales dans les appels d’offres, l’achat de matériaux recyclés ou la valorisation des circuits courts.
Depuis la promulgation de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) en 2020, les acheteurs publics sont incités à intégrer ces objectifs dans leurs pratiques. Par exemple, cette loi impose que les collectivités locales consacrent une partie de leurs achats à des produits issus du recyclage ou certifiés écologiques. L’économie circulaire offre ainsi une opportunité de transformer la commande publique en moteur d’innovation tout en favorisant une gestion responsable des ressources.
Les outils et mécanismes pour intégrer l’économie circulaire dans les marchés publics
Pour mettre en œuvre l’économie circulaire dans la commande publique, les collectivités disposent d’un arsenal d’outils et de mécanismes adaptés. Le premier levier consiste à inclure des critères environnementaux et sociaux dans les critères d’attribution des marchés. Cela peut passer par la préférence pour des produits recyclés ou réparables, ou encore l’encouragement d’une gestion durable des déchets dans les chantiers de travaux publics.
De plus, le recours à des labels écologiques ou des certifications spécifiques constitue un moyen efficace pour s’assurer de la conformité des fournisseurs aux objectifs de durabilité. Par ailleurs, la mutualisation des achats entre collectivités permet non seulement de réduire les coûts, mais aussi de favoriser la mise en place de solutions circulaires à plus grande échelle.
Enfin, les clauses de performance ou de réemploi insérées dans les contrats encouragent les entreprises à s’inscrire dans une démarche durable.
Les enjeux et perspectives pour les collectivités locales
Si l’intégration de l’économie circulaire dans les marchés publics présente des avantages évidents, elle soulève également des enjeux de taille pour les collectivités locales.
Le premier défi réside dans la formation des acheteurs publics, qui doivent acquérir les compétences nécessaires pour rédiger des cahiers des charges compatibles avec les principes de l’économie circulaire.
Le second enjeu concerne la structuration des filières locales afin de répondre aux nouvelles exigences en termes de réemploi ou de recyclage. Cela passe par le soutien à l’émergence d’écosystèmes territoriaux favorisant la coopération entre entreprises, start-ups et acteurs publics.
Enfin, la mesure de l’impact des initiatives circulaires reste un chantier en cours. Des outils comme les analyses de cycle de vie (ACV) ou les indicateurs de performance environnementale permettent toutefois de progresser dans cette direction. Dans un contexte où la pression réglementaire et sociétale s’accentue, les marchés publics offrent une occasion unique de concilier les objectifs de développement durable avec les contraintes économiques. En investissant pleinement dans l’économie circulaire, les collectivités locales peuvent non seulement réduire leur empreinte écologique, mais aussi dynamiser leurs territoires et créer de nouvelles opportunités pour leurs habitants.
Source : Caneva.fr