Une publication sera reconnue écoresponsable dès lors que son procédé de production répondra à l’essentiel des critères de l’éco-conception retenus dans la grille de notation.
Le postulat de base est de recourir à un procédé d’impression qui permette de répondre favorablement aux principaux critères d’éco-responsabilité afin de ralentir le réchauffement climatique, réduire la consommation de ressources et la production de déchets, protéger la santé et la biodiversité.
On retrouve les plus hauts niveaux de Transition Ecologique dans l’impression Waterless sans sécheur, suivie par l’impression conventionnelle sans sécheur, l’impression feuille conventionnelle dès lors que des les imprimeurs ont fait des choix de suppression de l’alcool isopropylique, de la chimie dans le CTP et d’encres végétales et que l’éditeur s’impose un papier non couché, recyclé et certifié, un façonnage sans perturbateurs et un prestataire de proximité. L’impression numérique peut aussi permettre un bilan favorable. En impression avec sécheur dont le process industriel est difficilement éco-reponsable, il est indispensable que l’imprimeur et l’éditeur fassent le maximum de choix de TE pour améliorer le bilan.
Quel est le cahier des charges d’une publication éco-responsable ?
1 – Le papier
- Un papier non couché issu du recyclage des vieux papiers dont la production consomme 70 % moins d’eau et 80 % moins d’énergie que le papier couché issu de forêts gérées durablement qui restera toujours issu de l’exploitation forestière intensive,
- -Une consommation (tonnage) de papier réduite par une adaptation fine de la quantité imprimée, l’usage d’équipements permettant la réduction de la gâche et la suppression du façonnage, rogne notamment,
- Un papier certifié Ange Bleu, Iso 14021, Ecolabel Européen, Nordic Swann, PEFC recyclé, FSC recyclé, NAPM,
- Un papier qui aura parcouru la distance la plus courte possible entre la papeterie et l’imprimerie, un maximum de 1000 km étant raisonnable compte tenu d’une offre papetière désormais quasi inexistante sur le territoire français,
- Un grammage optimisé et à ce titre la réduction du grammage est un objectif à viser. Il convient de prendre en compte les grammages disponibles en impression sans sécheur qui dès 40/42g offrent une excellente imprimabilité avec des solutions en 45g/49g/52g/55g et 60g. Le changement de comportement induit par la transition écologique trouve toute sa place dans la réflexion sur l’intérêt de réduire de moitié votre consommation de papier en optant pour un 49g ou 52g au lieu d’un 90g ou 100g. Votre message est il plus crédible avec deux fois plus de papier consommé ?
2 – L’imprimerie :
- Equipée de rotatives sans sécheur Waterless ou conventionnelles, ou de presses feuille ;
- Labellisée Imprim’vert, Print’environnement, ISO 14001, ou EMAS.
- Située au plus proche du lieu de diffusion, 200 km étant la distance établie par ecoattitude2com,
- Ayant supprimé l’usage de l’alcool isopropylique de son process d’impression,
- Dotée d’un CTP sans eau et sans chimie, en circuit fermé.
- Ayant pris des mesures avérées pour réduire la consommation d’eau de son process d’impression. A ce titre le Waterless est champion toutes catégories et mérite le qualificatif de « procédé adapté à la lutte contre le réchauffement climatique » pour avoir supprimé totalement l’usage de l’eau.
- Ayant fait le choix des encres végétales disponibles en 2022 pour les presses feuille et fin 2023 pour les rotatives sans sécheur ; ou à minima des encres blanches à teneur réduite en hydrocarbures pour l’impression avec sécheur qui à priori à ce jour ne pourra pas accéder aux encres végétales inadaptées pour ce procédé d’impression.
- En impression avec sécheur, il est un minimum d’imposer le choix d’un prestataire ayant fait l’effort d’investir récemment dans des fours de séchage économes en énergie. Il est par ailleurs indispensable de vous assurer que les fours de séchage de votre prestataire ne fonctionnent pas au gas-oil,
- Il est enfin indispensable de vous assurer en assistant au moins une fois au calage que votre prestataire ne sous-traite pas l’impression (que ce soit affiché ou non) dans une imprimerie qui ne répondait pas aux critères définis et pourrait même être implantée à l’étranger réduisant tous vos efforts à néant. C’est une réalité que certains prestaires non imprimeurs et même quelques imprimeurs ont recourt à cette forme de sous-traitance.
3 – Le produit imprimé :
- Un volume imprimé calculé au plus juste par rapport au lectorat visé,
- Un format optimisé, le format brut de rotative état l’option la meilleure pour supprimer la perte de papier due à la rogne,
- La suppression des colles, vernis et pelliculages qui sont des perturbateurs du recyclage, c’est-à-dire que leur présence nuit au recyclage des papiers,
- La suppression de la couverture entrainant une impression complémentaire, une étape de façonnage et la consommation de papier afférente ainsi qu’une gâche papier supérieure de façonnage impactant à la fois le cahier intérieur et la couverture,
- Le choix d’un papier de faible grammage pouvant réduire votre consommation globale de papier de moitié.
4 – Le conditionnement et les transports :
- Suppression des films de conditionnement des paquets qui doivent être remplacés par des liens et suppression des cartons d’emballage,
- Utilisation de palettes recyclables,
- Utilisation de camions dotés des certificats de qualité de l’air (CQA ou vignettes Crit’Air) CQA1/2 ou électriques.
Le décret N° 2021-254 du 9 mars 2021 relatif à l’obligation d’acquisition par la commande publique de biens issus du réemploi ou de la réutilisation ou intégrant des matières recyclées impose aux acheteurs publics l’emploi de 40 % du montant annuel des achats en produits recyclés. L’impression rotative sans sécheur Waterless ou conventionnelle imprime à 95 % sur un support recyclé non couché qui est le papier journal standard ou amélioré, papier non compatible avec l’impression rotative avec sécheur et l’impression feuille. Par ailleurs, la pénurie de papier touche essentiellement les papiers couchés recyclés qui ne sont quasiment plus disponibles contraignant les acheteurs publics et leurs prestataires à se tourner vers des supports non recyclés.
De fait, choisir courageusement un papier non couché recyclé type papier journal emporte en même temps une impression sans sécheur et ramène la provenance de votre papier en France.
Thierry DOLL
Extrait www.ecoattitude2com.com
4/10/2023