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Tout d’abord il faut savoir que la problématique des encres dans l’imprimerie trouve sa source notamment dans les emballages alimentaires. Des études ont démontré que des hydrocarbures aromatiques (MOAH) et des hydrocarbures saturés (MOSH) provenant des encres d’imprimeries étaient présents dans les emballages alimentaires. Deux sources identifiées : l’impression sur l’emballage alimentaire et la présence résiduelle de ces hydrocarbures dans la pâte à papier recyclé servant à fabriquer ces emballages en papier recyclé.

Elles peuvent contribuer à exposer les consommateurs à des risques potentiels liés à la migration de leurs composés vers les aliments. Ce risque et la régulation réglementaire qui y est associée concernent certes en premier lieu le secteur de l’emballage

Pour traiter le problème dans son ensemble, La loi AGEC du 10 Février 2020 a prévu une interdiction progressive des huiles minérales sur les emballages et toutes impressions à destination des ménages. Cette loi interdit l’usage d’huiles minérales sur les emballages ménagers à partir du 1er janvier 2022, sur les prospectus publicitaires à partir du 1er janvier 2023 et sur toutes les impressions à destination du public à partir du 1er janvier 2025.

Tous les imprimeurs devront avoir supprimé les encres dites « conventionnelles » au 1er janvier 2025, d’ici-là c’est un peu la jungle mais il y a des éléments incontestables.

Qui utilise déjà des encres végétales.

Il est important de savoir que les encres végétales ne sont aujourd’hui disponibles uniquement en impression sur machine feuille, elles ne seront à priori jamais disponibles en impression rotative avec sécheur. Seule l’impression rotative sans sécheur et Waterless aura accès à des encres végétales dès que les fabricants auront lancé la production à l’échelle industrielle après les tests en cours.

Il n’y aura pas d’encres végétales pour les rotatives avec sécheur.

Par conséquent, la collectivité qui imprime en 2022 dans son ours, la mention ‘imprimé à 79.500 exemplaires (sur rotatives avec sécheur) avec des encres d’origine végétale doit avoir conscience que cette mention est mensongère.

C’est à l’émetteur de s’assurer de la réalité de l’utilisation de l’encre végétale par son délégataire / prestataire. Tout autant que ce même émetteur se doit de s’assurer de la traçabilité du papier dans le cas de la mise en avant des certificats PEFC ou FSC.

Or il se trouve, que c’est le même ours du magazine d’une Communauté d’Agglomération qui prétend être imprimé à partir d’encres végétales en dessous de la mention « imprimé sur papier PEFC » sans aucune référence au numéro d’identification du papier ou du prestataire. Le certification PEFC est accompagnée d’un numéro qui est celui de l’imprimeur et les imprimeurs certifiés sont contrôlés par l’organisme certificateur.

Les rotatives sans sécheur utiliseront de l’encre végétale courant 2023.

Seul un nombre très restreint d’imprimeur feuille utilise des encres végétales. Si vous choisissez un imprimeur feuille pour votre prestation d’impression, vous devez lui imposer l’usage des encres végétales puisqu’elles sont disponibles pour lui et prendre la précaution de réclamer un certificat de son fournisseur d’encre attestant que l’imprimeur considéré utilise bien exclusivement des encres végétales pour l’ensemble de son activité.

Dans le cas du choix d’un imprimeur feuille, votre choix doit s’accompagner de l’exigence de l’emploi des encres végétales. Attention, ces encres sont plus chères ce qui vous oblige à vous assurer que votre analyse des offres prenne bien en compte des imprimeurs engagés à un niveau comparable parce que celui qui déclare utiliser des encres végétales sans le faire réellement est forcément moins cher.

Il est de votre responsabilité de vous assurer de la réalité de cet usage des encres végétales dès lors que c’est une condition énoncée dans votre CCTP, tout comme la vérification de la réalité de la certification PEFC ou FSC que vous demandez comme autre condition.

Le cas de l’impression avec sécheur.

Il n’existe pas d’encre végétale en impression avec sécheur et dans l’état actuel des connaissances aucune solution ne se profile. L’impression avec sécheur pourra substituer ses encres « conventionnelles » par des encres blanches.

C’est quoi les encres blanches ?

A ce jour la recherche technologique ne trouve pas de solution industrielle pour supprimer les hydrocarbures dans les encres d’impression sur rotative avec sécheur. Des recherches sont effectuées sur les encres bio sourcées mais elles nécessitent des transformations/investissements importants.

La voie choisie est celle des encres blanches qui sont toujours composées d’huiles minérales mais celles-ci sont purifiées et raffinées, ne contiennent plus de composés aromatiques interdits par la loi AGEC. Elles sont la seule alternative qui se profile pour l’impression avec sécheur, entrainant toutefois un surcoût sur le prix de l’encre de l’ordre de 3 à 5%. Encore une fois, votre analyse des offres doit prendre en compte des prestataires dont le niveau d’engagement est similaire, à ce titre : tous utilisateurs certifiés d’encres blanches.

En 2022, vous devez imposer dans votre CCTP l’usage exclusif des encres blanches par votre prestataire lorsque vous optez pour un prestataire équipé de rotative avec sécheur, et une fois encore exiger la présentation d’un certificat de son fournisseur attestant de l’usage exclusif des encres blanches sur le site concerné.

Citeo, entreprise qui a mission de réduire l’impact environnemental des emballages et papiers a mis en place un malus de 10 % sur les produits imprimés à partir du 1/1/2021 qui est passé à 20 % à partir du 1/1/2022.

Pour éviter l’application du malus, les imprimés réalisés sur totatives avec sécheur devront pouvoir justifier qu’ils ont été imprimés avec des encres respectant les taux limites suivant :

• Une teneur en MOAH (Hydrocarbures Aromatiques d’Huile Minérale) inférieure à 1 % de la masse de l’encre • Une teneur en MOSH (Hydrocarbures Saturés d’Huile Minérale) de chaine C20-C30 inférieure à 1,5 % de la masse de l’encre.

Bientôt des encres végétales en impression sans sécheur

Abandonnées ces dernières années, les encres à base d’huiles végétales représentent une alternative techniquement réaliste en impression sans sécheur et sont employées aux Etats-Unis et au Japon.